Quand l’expérience tue l’innovation : savoir désapprendre pour mieux créer

  12 juin 2025
  Méthode   

Sur les sentiers escarpés de l’organisation, l’expérience est souvent notre corde de sécurité. Elle rassure, oriente, protège. Elle balise le chemin, indique les raccourcis et évite les écueils. Mais à trop s’y fier, elle peut aussi devenir un piège. Car ce que nous avons appris hier peut nous aveugler aujourd’hui.

Et si l’expérience, ce précieux capital, devenait parfois l’ennemie silencieuse de l’innovation ?

La montagne de l’habitude

Dans les organisations, les solutions qui ont fonctionné hier deviennent rapidement des standards. Une procédure, une méthode, un outil éprouvé sont rarement remis en question tant qu’ils « fonctionnent ». Cette stabilité peut sembler sage… mais elle est parfois un immobilisme déguisé.

Imaginez un guide de montagne qui, après 20 ans d’ascensions par le même versant, ignore l’existence d’un nouveau sentier plus direct, plus beau, voire plus sûr. Son expérience devient alors un filtre : elle sélectionne ce qu’il voit et ce qu’il ne voit pas.

Dans les entreprises, c’est la même chose : on reproduit des schémas connus, on applique des recettes familières, on convoque les mêmes experts… et on passe à côté d’opportunités insoupçonnées.

Le confort du connu face au vertige de l’inconnu

L’innovation demande un effort particulier : celui de désapprendre. Cela suppose de remettre en question non seulement ce que nous savons, mais aussi ce que nous croyons savoir. Il faut avoir le courage de dire : « Et si notre solution actuelle n’était pas la meilleure ? Et si une autre voie, plus risquée, plus incertaine, mais plus prometteuse existait ? »

Ce vertige est naturel. Le cerveau humain adore les routines. Elles économisent de l’énergie. Mais dans un monde qui évolue à vitesse exponentielle, l’optimisation du connu ne suffit plus. Il faut parfois réinventer. Non pas pour innover à tout prix, mais pour rester vivant, pertinent, adaptatif.

L’expérience qui éclaire, pas qui enferme

Il ne s’agit pas de jeter l’expérience aux orties. Loin de là. Mais de la recontextualiser. L’expérience devient précieuse lorsqu’elle est mise au service du discernement, pas de la répétition.

C’est là que l’intelligence organisationnelle prend tout son sens : elle ne consiste pas à accumuler des savoirs, mais à créer un écosystème vivant où les idées circulent, se confrontent, se renouvellent. Où l’on apprend autant de ses échecs que de ses succès. Où les juniors interrogent les certitudes des seniors. Où l’on teste, expérimente, adapte.

Quelques pistes pour ne pas s’enfermer dans ses certitudes

  • Instaurer des rituels de remise en question : revues de pratiques, post-mortem inversés (« qu’aurions-nous pu faire autrement même si tout a bien marché ? »).
  • Mélanger les générations, les profils, les disciplines : la diversité bouscule les évidences.
  • Favoriser les expérimentations à petite échelle : créer des zones d’essai, des prototypes, des laboratoires internes.

Et si on acceptait, de temps en temps, de se perdre un peu pour mieux se réinventer ?

Le message du bouquetin

La torée est une tradition neuchâteloise, idéale pour un moment de partage convivial autour du feu.

En apprendre plus: https://www.j3l.ch/fr/Z12892/torree-neuchateloise

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