Le planning poker : un outil polyvalent pour la gestion et la prise de décisions

Le planning poker est un outil collaboratif et ludique utilisant un jeu de cartes où chaque membre d’une équipe évalue une tâche ou une décision en choisissant une carte correspondant à une valeur spécifique. Les cartes sont révélées simultanément, puis discutées jusqu’à ce qu’un consensus soit atteint. Cela évite les biais d’influence et favorise la participation collective à la prise de décisions et à la gestion de diverses priorités.
Le planning poker est souvent utilisé par les équipes de projet agiles, mais il peut aussi répondre à d’autres questions importantes au sein d’une organisation.
Comment le planning poker peut-il être utilisé ?
- Priorisation des tâches et projets
Le planning poker permet de classer les tâches ou les projets en fonction de leur impact, urgence ou complexité, en favorisant un consensus collectif. Cela aide à mieux gérer les priorités en prenant en compte différents points de vue. - Évaluation des risques
L’outil peut être utilisé pour estimer la probabilité et l’impact des risques dans un projet, facilitant la prise de décisions éclairées sur les actions préventives à prendre. - Allocation des ressources
Grâce à l’estimation collaborative, le planning poker aide à mieux répartir les ressources en fonction des besoins et capacités de l’équipe, optimisant ainsi l’efficacité. - Prise de décisions stratégiques
Le planning poker peut être utilisé pour évaluer des options stratégiques en pondérant différents facteurs (coûts, avantages, faisabilité). Cela permet une prise de décision plus transparente et collective. - Amélioration continue des processus
En évaluant les performances des processus internes, le planning poker facilite l’identification des points à améliorer, en tenant compte des avis de tous les collaborateurs. - Estimation des tâches dans un projet agile
La principale utilisation du planning poker est l’estimation des tâches dans un projet géré par une équipe agile. Chaque membre de l’équipe donne une estimation chiffrée (basée sur des points de complexité ou des unités de temps) pour évaluer l’effort nécessaire pour accomplir une tâche. Cette estimation collective permet de prendre en compte différents points de vue et de réduire l’incertitude en obtenant un consensus, ce qui est crucial pour une planification efficace des sprints et la gestion des priorités.
Les bénéfices du planning poker dans une organisation
L’utilisation du planning poker encourage la participation collective, réduit les biais décisionnels et améliore la communication entre les équipes. Son approche adaptable le rend utile dans de nombreux contextes : priorisation, gestion des risques, décisions stratégiques, etc. En intégrant cet outil dans vos processus, vous optimisez l’engagement de l’équipe et améliorez la gestion globale de votre organisation.
Les cartes du planning poker
Le planning poker utilise un jeu de cartes où chaque carte représente une estimation chiffrée. Les valeurs des cartes s’inspirent de la suite de Fibonacci (1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, etc) avec quelques ajustements qui rendent la suite plus facile à utiliser dans une démarche professionnelle (comme l’ajout des cartes 0, 0.5, les valeurs supérieures arrondies à 20, 40 et 100 et le symbole « ? » pour indiquer une incertitude).
Pourquoi s’inspirer de la suite de Fibonacci ?
La suite de Fibonacci est utilisée parce qu’elle reflète l’idée que plus une tâche est complexe, plus il devient difficile d’estimer précisément son effort. Les valeurs augmentent de manière exponentielle, permettant de capturer cette incertitude. Cette différence croissante aide les équipes à éviter de trop se concentrer sur des différences mineures quand les tâches deviennent plus complexes et incertaines.
En résumé, l’utilisation de la suite de Fibonacci encourage les équipes à se concentrer sur des ordres de grandeur plutôt que sur des estimations trop précises, en tenant compte des marges d’erreur naturelles dans l’estimation des tâches complexes.
Comment réussir les estimations de durée et de coûts ?

Le défi de chaque estimation est d’identifier la valeur la plus réaliste possible, de manière à ce qu’en fin de projet, l’écart entre la valeur estimée et la valeur réelle soit la plus faible possible.
Pour être au plus près de cette valeur réaliste, j’utilise la démarche suivante :
- Je commence par noter la valeur qui me vient intuitivement, quelle qu’elle soit.
- J’utilise une ou plusieurs méthodes d’estimation parmi les suivantes :
- Par découpage. Découpage de l’élément à estimer en sous-éléments, jusqu’à un niveau auquel il devient possible de faire une estimation.
- Jugement d’expert. Consultation de personnes expérimentées dans le domaine lié à l’élément qui est estimé.
- Estimation par analogie. Référence à des projets ou des éléments de projet analogues dont on connait la valeur par expérimentation, tout en adaptant cette valeur au nouveau contexte.
- Estimation paramétrique. Estimation basée sur des données statistiques propres au domaine de l’élément estimé.
- Valeur moyenne. Calcul d’une valeur moyenne, basée sur la valeur la plus optimiste et la valeur la plus pessimiste.
- Planning poker. Méthode d’estimation collaborative et consensuelle, utilisant un jeu de cartes qui portent différentes valeurs.
- J’ajoute à la valeur obtenue une réserve liée au niveau d’incertitude de l’estimation. Cette réserve peut aller de 10% pour couvrir un imprévu mineur jusqu’à 300% pour des situations très incertaines. Pour des projets très particuliers, certaines personnes utilisent la méthode du chiffre pi pour définir la réserve à intégrer dans les estimations.
- Je compare la valeur intuitive avec la valeur établie par l’utilisation d’une des méthodes ci-dessus. Si elles sont cohérentes, mon niveau de confiance dans la valeur établie est suffisant. Si les valeurs sont incohérentes, je refais une estimation intuitive et utilise d’autres méthodes.
La méthode du chiffre pi
La méthode du chiffre pi est entièrement empirique et peut s’interpréter par le fait qu’une équipe non performante passe 3x plus de temps à réaliser les tâches qu’elle a estimées et qu’il y a 3x plus de travail derrière les tâches inconnues.
La méthode consiste donc à combiner ces deux facteurs pour estimer par quel montant il faut multiplier la valeur pour y inclure la réserve, selon les règles suivantes :
- π^2 lorsque l’équipe projet n’est pas encore performante et qu’elle fait quelque chose qu’elle ne connait pas,
- π lorsque l’équipe projet n’est pas encore performante mais qu’elle fait quelque chose qu’elle connait,
- π lorsque l’équipe projet est performante mais qu’elle fait quelque chose qu’elle ne connait pas,
- √π lorsque l’équipe projet est performante et fait quelque chose qu’elle connait.
